par Hélène Quesnel
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05 oct., 2022
Nous y voilà : j’amorce aujourd’hui ce que j’espère devenir une relation à long terme avec vous. J’avais vraiment envie, depuis très longtemps, de faire ce genre d’exercice. Un blogue, comme dans bulle, blabla ou bombe. Envie de vous jaser dans une approche free-style, pour prendre congé de mon temps bureau-roman. C’est très demandant, l’écriture. Très excitant aussi, mais ça impose de venir respirer à la surface régulièrement. J’ai cru, en prenant le tournant de ma nouvelle existence, qu’elle serait au moins 10 fois plus relax que ma vie antérieure de rédactrice-conceptrice, journaliste, communicatrice… Eh que non ! Depuis environ quatre ans, mon quotidien en montagnes russes de fille qui écrit de la fiction est en fait, plus compliqué que prévu. Mais non moins enlevant, j’avoue. On s’en reparle. Celles et ceux qui ont lu La Bonté du rémora , mon premier roman-thriller psychologique, savent que je prends plaisir à naviguer à travers les grands remous de nos passés, pistant les bêtes féroces qui habitent les profondeurs. Déjà ça, c’est un contrat. Dans ce blogue, bulle, blabla, je vous tiendrai donc au courant de mes progrès, angoisses et questionnements à travers l’écriture de mon deuxième bouquin, un autre thriller psychologique cynique et rebondissant, sans effusion de sang ni détective blasé, qui devrait voir le jour au cours des prochains mois. Certains thèmes s’y retrouvent encore, qui font partie de mes fixations. Nos super talents pour la fabulation comme pour la mauvaise foi et les faux-fuyants, ces tares fascinantes qui font de nous de si imparfaits nageurs, par exemple. Un océan de possibles, comme dirait l’autre. Ceci expliquant cela, je vis 6 mois par année au bord de la mer, dans une île canadienne paradisiaque (pour moi), alors l’océan sera toujours un peu dans le décor... Ou peut-être que non, mais j’userai souvent sans même m’en apercevoir, de métaphores et d’allusions maritimes, comme un rappel à notre vulnérabilité devant le vaste et fluide mystère de notre présence sur terre. Je sais depuis longtemps qu’écrire c’est essayer de se détacher de sa propre gravité en se propulsant très loin vers l’intérieur, dans un monde inconnu que personne d’autre que soi ne pourra jamais visiter. Là où se cache le Graal, l’éblouissement appréhendé, l’excitation de la découverte qui fait qu’on a chaque jour envie d’y retourner. Je, est un intrus à démasquer, la quête qui tient les créateurs en vie. Moi, en tout cas. J’ai par ailleurs vraiment beaucoup besoin de savoir que je ne suis pas seule à m’insurger contre tant de sujets qui occupent notre monde et me font régulièrement sauter une coche et j’en parlerai aussi ici. La cause des Iraniennes en révolte, par exemple, qui me donne envie de hurler et de me raser moi aussi la crinière en courant toute nue sur la place publique (peut-être pas, mais presque…) : si nous nous y mettions toutes et tous, à travers la planète, en inondant les médias de notre indignation, je crois vraiment que nous pourrions arriver à faire bouger les cerveaux stériles de tous les ayatollahs de la terre. Ça vaut la peine d’essayer en tout cas. Ne rien faire équivaudrait selon moi, à laisser mourir l’espoir. Très peu pour moi. Autrement, eh bien, on discutera aussi de tout ce que vous voudrez, écriture, amour, peines, doutes. On se gardera une petite gêne, si vous préférez bien sûr, je vous comprends. Je suis moi aussi une timide. On se reparle très vite.